06 août 2004

7 août 1944 (J+62)

Dans les îles Mariannes, de durs combats se déroulent sur tout le front à Guam alors que les forces américaines attaquent les positions japonaises.

Sur le front de l’est, les forces soviétiques avancent dans les contreforts des Carpates et s’emparent de Sambor, au sud-ouest de Lvov.

En Normandie, les forces allemandes lancent une contre-attaque d’importance à l’est de Mortain contre la 1ère armée américaine (entre les 7ème et 14ème corps). Des éléments des 2ème et 116ème divisions Panzer mènent l’offensive et Mortain est reprise. Une importante attaque aérienne des Alliés empêche les forces allemandes de gagner davantage de terrain.

Pendant ce temps, en Bretagne, le 8ème corps américain (appartenant à la 1ère armée) attaque les garnisons allemandes dans les ports de Brest, St-Malo et Lorient. Pendant la nuit, les forces canadiennes (appartenant au 21ème groupe d’armées britannique) lancent une attaque au sud-ouest de Caen après un bombardement préparatoire impliquant plus de 1000 bombardiers lourds de la RAF, qui ont largués plus de 3000 tonnes de bombes sur les positions allemandes.

À Berlin, le premier procès des conspirateurs du 20 juillet s’ouvre, les accusés sont le feld-maréchal von Witzleben, les généraux Hoepner, Stieff et von Hase, ainsi que les officiers juniors Hagen, Klausing, Bernardis et le comte Peter Yorck von Wartenburg; ils ont travaillé étroitement avec leur idole Stauffenberg. Les avocats de la défense, désignés par la cour, sont plus que ridicules et leur lâcheté est incroyable.

Ils sont tous passablement affaiblis par les traitements infligés par la Gestapo dans leur cellule. Et puisque Goebbels a ordonné que chaque minute du procès soit filmé (afin d’être montré aux troupes et au peuple allemand à titre d’exemple et d’avertissement), on s’est assuré que tous les accusés apparaissent aussi miteux que possible. Ils sont pauvrement vêtus, pas rasés et ils ne portent ni ceinture, ni bretelles pour retenir leur pantalon. Le feld-maréchal, qui avait autrefois fière allure, a l’air d’un vieil homme totalement anéanti. Il est debout dans le box des accusés, retenant tant bien que mal ses pantalons, pendant que le juge en chef le harcèle impitoyablement.

« Vous le sale vieux », lui cris Freisler, « Pourquoi vous obstinez-vous à retenir ces pantalons insignifiants ? » Bien que les accusés sachent exactement ce qui les attend, ils se comportent courageusement et avec dignité malgré les efforts persistants de Freisler pour les dégrader et les abaisser. Le jeune Peter Yorck, un cousin de Stauffenberg, est probablement le plus courageux, répondant aux plus insultantes questions calmement sans jamais tenter de cacher son mépris pour le National-socialisme.

« Pourquoi n’êtes-vous pas devenu membre du parti ? » demande Freisler. « Parce que je ne suis pas et ne pourrai jamais être un Nazi, » réplique le comte. Le juge Freisler s’étant ressaisi de cette réponse, il demande davantage d’explications. Yorck tente de s’expliquer : « Monsieur le Président, j’ai déjà déclaré lors de mon interrogatoire que l’idéologie Nazi, telle que je… » Le juge l’interrompt, « Vous n’adhérer pas à la conception Nationale-socialiste de la justice, par exemple, en ce qui a trait au déracinement des juifs ? » « Le plus important dans toute l’argumentation, » réplique Yorck, « c’est la revendication totalitaire de l’État sur l’individu qui le pousse à renoncer à sa morale et à ses obligations religieuses envers Dieu. »

« Absurde! » s’écrit Freiser et il interrompt définitivement le jeune homme. De tels propos peuvent empoisonner le film du docteur Goebbels et enrager le Führer qui a décrété « Pas de long discours pour eux. »

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