30 juin 2004

1er juillet 1944 (J+25)

En Italie, une partie de la 5ème armée américaine s’empare de Cecina sur la côte ouest tandis qu’à l’intérieur du pays, Pomerance tombe pendant l’avancée vers Volterra.

Aux États-Unis, à Bretton Woods, débute une conférence monétaire internationale durant laquelle le secrétaire du trésor américain, Morgenthau, prononce un discours. La conférence porte sur les problèmes financiers et économiques d’après-guerre et la mise en place du Fond monétaire international pour la reconstruction et le développement. 44 pays y sont représentés.

Sur le front de l’est, le 3ème front biélorusse complète la capture de Borisov. Les Allemands sont repoussés par la 8ème armée britannique.

En Normandie, le 1er corps d’armée allemand SS Panzer (appartenant à la 7ème armée) organise une attaque blindée autour de Grainville. La 2ème armée britannique repousse l’assaut des Allemands.

29 juin 2004

30 juin 1944 (J+24)

En Italie, une partie de la 5ème armée américaine est engagée dans de durs combats à Cecina. La progression vers l’intérieur du pays est ralentie par une nouvelle ligne de défense allemande au sud de Sienna et Arezzo.

Dans les îles Mariannes, le 5ème corps d’armée amphibie américain s’empare de la moitié de Saipan. Les combats au nord des monts Tipo Pale et Tapotchau se poursuivent.

Aux États-Unis, Washington rompt ses relations diplomatiques avec la Finlande.

Au Danemark occupé, une grève générale débute à Copenhague.

Sur le front de l’est, les forces soviétiques libèrent la route menant à Minsk. Une partie du 3ème front biélorusse traverse la rivière Berezina au nord et au sud de Borisov. De durs combats de rue se déroulent dans la ville en après-midi. Les Allemands doivent retraiter dans la soirée, ils représentent le principal obstacle avant d’atteindre Minsk.

En Normandie, c’est la fin de la résistance allemande dans la péninsule du Cotentin. La 1ère armée américaine poursuit ses combats à l’approche de St-Lo; la 2ème armée britannique, en direction de Caen, continue de se battre également. 250 avions de la RAF effectuent des raids sur les 2ème et 9ème divisions SS Panzer (Das Reich et Hohenstauffen). Depuis le Jour J, les alliés ont débarqué 630,000 hommes, 600,000 tonnes d’équipement et 177,000 véhicules. Les pertes sont de 62,000 morts et blessés.

28 juin 2004

29 juin 1944 (J+23)

Sur le front de l’est, les objectifs initiaux de l’offensive d’été des soviétiques sont atteints. Le 1er front biélorusse, sous le commandement de Rokossovsky, s’empare de Bobruisk. 350 véhicules blindés et 2,600 pièces d’artillerie sont détruits, 50,000 soldats allemands sont tués alors que 20,000 sont faits prisonniers; tout cela en moins d’une semaine. Les forces du 1er front biélorusse se dirigent maintenant vers le nord en direction de Minsk, dans le but d’encercler la 4ème armée allemande et ce qui reste de la 9ème armée, avec l’aide du 3ème front biélorusse; tandis que le 2ème front biélorusse immobilise les forces allemandes à l’est de Minsk.

En Allemagne, à l’Obersalzberg, Rommel et Rundstedt rencontrent Hitler pour le convaincre des réalités auxquelles font faces les armées du Reich, autant dans l’est que dans l’ouest, afin de mettre fin à la guerre pendant que la majeure partie de l’armée est encore intacte. Hitler accueille cet appel froidement rejetant net la suggestion, il tombe alors dans un long monologue dans lequel il explique comment il parviendra à gagner la guerre, notamment avec les nouvelles « armes miraculeuses ». Son discours se perd dans le fanatisme.

27 juin 2004

28 juin 1944 (J+22)

Sur le front de l’est, les opérations soviétiques contre le groupe d’armées centre allemand se poursuivent. Une partie du 41ème corps d’armée Panzer, encerclée, s’échappent de Bobruisk pendant la nuit. Le 1er front biélorusse, affaibli, ne parvient pas à tenir, des 40,000 soldats allemands, 15,000 réussissent à s’échapper. Pendant ce temps, au nord, les force soviétiques du front de Karélie atteignent Petrozavodsk et traversent la ligne ferroviaire de Murmansk encore plus au nord.

De Berlin, le commandant du groupe d’armées centre, le feld-maréchal Bush, est relevé de ses fonctions. Le feld-maréchal Model est désigné pour le remplacer.

En France occupée, le ministre français de la propagande du gouvernement de Vichy, Philippe Henriot, est assassiné à Paris.

Aux États-Unis, les gouverneurs Thomas Dewey et John Bricker remportent les nominations républicaines de président et vice-président lors de la convention du parti à Chicago.

En Normandie, dans la péninsule du Cotentin, la 1ère armée américaine se prépare à éliminer la résistance allemande sur la route menant au Cap de la Hague. L’opération Epson, visant à percer les défenses allemandes près de Caen, est stoppée par la forte résistance des 1er et 2ème bataillons SS Panzercorps. La 2ème armée britannique traverse la rivière Odon près de Mondrainville, le front a une largeur de 3 kilomètres.

26 juin 2004

27 juin 1944 (J+21)

Sur le front de l’est, la destruction du groupe d’armées centre allemand se poursuit. Le 1er front biélorusse débute son attaque sur le 41ème corps d’armée Panzer qui est pris au piège à Bobruisk. Au nord, le 2ème front biélorusse fait pression sur la 4ème armée allemande et le 3ème front biélorusse se dirige vers la rivière Berezina au sud ouest. Vitebsk est occupée par une partie du 1er front balte.

De Berlin, le commandant de la 9ème armée, le général Jordan, est relevé de ses fonctions. Les Allemands sont en pourparler avec des représentants finlandais, ils en viennent à un accord dans lequel les Allemands promettent leur aide contre les forces soviétiques.

En Normandie, le 7ème corps d’armée américain (appartenant à la 1ère armée) termine sa capture de Cherbourg, cependant le port n’est toujours pas opérationnel. Sur le flanc gauche, la 2ème armée britannique poursuit ses attaques. Le 30ème corps d’armée britannique s’empare de Rauray, près de Caen, et le 8ème corps britannique lance de nouvelles attaques.

25 juin 2004

26 juin 1944 (J+20)

En Italie, le corps expéditionnaire français (appartenant à la 5ème armée) avance au nord de Radicofani alors que les sud-africains de la 8ème armée britannique s’emparent de Chiusi.

Sur le front de l’est, l’opération Bagration se poursuit. À Vitebsk, une partie du 3ème front biélorusse pénètre les défenses du 53ème corps allemand qui est pris au piège. Les Allemands tentent de s’échapper, mais la majorité des 28,000 hommes est soit tuée ou capturée. D’autres éléments du 3ème front biélorusse s’emparent d’Orsha, au sud. Le 2ème front biélorusse s’empare de Mogilev. Le 1er front biélorusse encercle Bobruisk prenant au piège les 40,000 hommes du 41ème corps d’armée Panzer (appartenant à la 9ème armée). Pendant ce temps, les premiers renforts pour le groupe d’armées centre arrivent à Minsk, il s’agit de la 5ème division Panzer.

Dans les îles Mariannes, le 5ème corps d’armée amphibie américain poursuit sa bataille pour Saipan. Un petit convoi japonais de renforts se dirigeant vers l’île est chassé par les forces américaines.

En Allemagne, les bombardements alliés font des dommages considérables et dans la plupart des villes les allemands s’affairent à détruire les édifices encore debout, devenus trop dangereux. Plusieurs sont des édifices historiques, ou des monuments, ayant une grande valeur et certains s’opposent à leur destruction afin de préserver ce qui peu encore l’être. Les Allemands sont déchirés.

En Normandie, Cherbourg est maintenant occupée par le 7ème corps d’armée américain, seul le port n’est pas encore pris. Le commandant de la garnison allemande, le général Schlieben et le commandant de la marine, l’amiral Hennecke, sont faits prisonniers. Pendant ce temps, la 2ème armée britannique attaque en direction de Caen avec le support naval du HMS Rodney, du monitor Roberts et de 3 croiseurs.

24 juin 2004

25 juin 1944 (J+19)

En Italie, une partie de la 5ème armée américaine s’empare de Piombino. À l’intérieur du pays, le corps expéditionnaire français (appartenant à la 5ème armée) et la 8ème armée britannique attaquent la ligne de front « Albert » défendue par les Allemands.

Sur le front de l’est, l’armée rouge attaque les forces allemandes du groupe d’armée centre. Le 1er front balte et le 3ème front biélorusse encerclent maintenant Vitebsk. Les 5 divisions du 53ème corps allemand (appartenant à la 3ème armée Panzer) sont prises au piège. D’autres éléments du 1er front balte traversent la rivière Dvina, tandis que des éléments du 3ème front biélorusse approche d’Orsha. Le 2ème front biélorusse poursuit ses attaques à Mogilev, libérant peu à peu la ville. La 4ème armée allemande est forcée de se replier. Les attaques du 1er front biélorusse menacent d’encercler Bobruisk, prenant ainsi au piège une partie de la 9ème armée allemande.

Dans les îles Mariannes, le 5ème corps d’armée amphibie américain bataille toujours pour s’emparer de Saipan. Le mont Tapotchau est capturé. De durs combats font rages dans la péninsule Hagman et dans la partie sud ouest de l’île.

En Normandie, les 3 divisions du 7ème corps d’armée américain (appartenant à la 1ère armée) pénètrent dans la banlieue de Cherbourg. Le support naval comporte 3 cuirassés, 4 croiseurs et 11 destroyers. Sur le flanc gauche du front, une partie du 30ème corps d’armée britannique attaque en direction de Rauray, alors que la majeure partie de la 2ème armée britannique débute une importante offensive dans la région de Caen (opération Epsom).

23 juin 2004

24 juin 1944 (J+18)

Sur le front de l’est, le 1er front biélorusse se joint à l’offensive contre le groupe d’armées centre allemand, dans le but d’encercler Bobruisk. L’armée rouge parcoure 40 kilomètres et coupe la ligne de chemin de fer Orsha-Vitebsk. Des éléments du 1er front balte et du 3ème front biélorusse menacent d’encercler le 53ème corps allemand (appartenant à la 3ème armée Panzer) à Vitebsk. Au sud, la ville d’Orsha est également menacée. Le 2ème front biélorusse talonne Mogilev.

Dans les îles Mariannes, la bataille pour Saipan se poursuit et le 5ème corps d’armée amphibie américain progresse. La 27ème division s’empare du sud de l’île et la majorité de la division se dirige vers le nord. La 2ème division navale continue de se battre pour s’emparer du mont Tapotchau.

En Autriche, le ministre de la guerre, Albert Speer, malgré les bombardements incessants des alliés sur les usines d’armements, exprime sa confiance, lors d’une conférence à Linz, de voir la production revenir à un niveau suffisamment élevé pour soutenir l’effort de guerre.

En Normandie, la bataille pour Cherbourg se poursuit. Le 7ème corps d’armée américain (appartenant à la 1ère armée) continue sa progression. Le commandant de la garnison allemande, le général Schlieben, refuse de se rendre.

22 juin 2004

23 juin 1944 (J+17)

Sur le front de l’est, l’armée rouge attaque, l’opération compte quatre niveaux de commandement pour le front sous la direction du général Zhukov (aile sud) et du général Vasilevsky (aile nord).

Dans les îles Mariannes, à Saipan, le 5ème corps d’armée amphibie américain est toujours engagé dans des combats. La 2ème division navale américaine poursuit la bataille pour s’emparer du mont Tapotchau.

En Normandie, le 7ème corps d’armée américain (appartenant à la 1ère armée) pénètrent dans les défenses extérieures de Cherbourg. Une partie de la 2ème armée britannique réalise également des progrès. La 5ème division britannique s’empare de St-Honorina située au nord-ouest de Caen.

21 juin 2004

22 juin 1944 (J+16)

Sur le front de l’est, dans la nuit, l’offensive d’été soviétique (opération Bagration) débute par un barrage massif d’artillerie et d’intenses bombardements aériens sur l’arrière du groupe d’armées du centre des Allemands. Le front a une largeur totale de 480 kilomètres. Les forces allemandes disposent de 63 divisions, 900 chars et 10,000 canons, les forces soviétiques sont de beaucoup supérieures avec 124 divisions, 5,200 chars, 30,000 canons et 6,000 avions.

C’est aujourd’hui le 3ème anniversaire de l’invasion de l’Union Soviétique par les Allemands.

Dans les îles Mariannes, à Saipan, le 5ème corps d’armée amphibie américain progresse. La 2ème division navale américaine s’empare du mont Tipo Pole et bataille pour capturer le mont Tapotchau. La 4ème division navale américaine progresse vers l’est en direction de la péninsule Kagman.

Au Danemark occupé, des saboteurs endommagent une usine de fabrication de fusils à Copenhague.

Aux États-Unis, le président Roosevelt signe le « GI Bill » qui accorde une panoplie de bénéfices aux vétérans qui rentrent.

À Berlin, les conspirateurs qui aspirent à éliminer Hitler du pouvoir rencontrent des leaders du parti communiste clandestin. Les communistes sont au courant du complot contre Hitler et veulent en savoir davantage. Ils désirent obtenir une rencontre avec leurs leaders militaires le 4 juillet prochain. Stauffenberg, qui est à la tête du complot, refuse mais accepte d’être représenté par une autre personne.

En Normandie, après un raid aérien sur Cherbourg, durant lequel 1000 tonnes de bombes sont larguées, les divisions du 7ème corps américain (appartenant à la 1ère armée) débutent l’assaut sur Cherbourg. Les Allemands résistent en force.

20 juin 2004

21 juin 1944 (J+15)

En Italie, la 8ème armée britannique atteint la ligne « Albert » défendue par les Allemands à Chiusi, à l’ouest du lac Trasimeno.

Sur le front de l’est, les forces soviétiques du front de Karélie lance de nouvelles attaques dirigées contre la Finlande au nord du lac Ladoga. La 7ème armée avance en direction du 6ème corps d’armée finlandais. Les forces soviétiques occupent également les îles au large de l’isthme de Karélie.

En Allemagne, la 8ème flotte aérienne américaine effectue des raids sur Berlin ainsi que sur des usines de carburant synthétique à Leuna-Merseburg.

En Normandie, les forces alliées encerclent maintenant Cherbourg, les Allemands qui défendent la ville refusent de se rendre.

19 juin 2004

20 juin 1944 (J+14)

En Italie, la 8ème armée britannique poursuit son avancée. La 6ème division blindée britannique s’empare de Pérouse.

Sur le front de l’est, les forces soviétiques du front de Leningrad s’emparent de Viipuri située sur la frontière finlandaise. Le front est déchiré, malgré le fait qu’Hitler y avait rassemblé les meilleurs éléments du groupe d’armées du centre, la route vers la Pologne est maintenant ouverte.

Dans les îles Mariannes, le 5ème corps d’armée amphibie américain poursuit ses opérations à Saipan. La 27ème division américaine occupe tout le sud de l’île alors que les 2ème et 4ème divisions navales avancent au nord.

Dans la mer des Philippines, la flotte japonaise se replie pour refaire le plein de carburant, croyant que leurs avions ont atterri sans danger à Guam. En après-midi, la force opérationnelle 58 américaine lance une frappe aérienne contre la flotte japonaise. Les 216 avions américains rencontrent 35 chasseurs japonais et coulent le porte-avions Hiyo. Deux autres porte-avions japonais sont endommagés ainsi qu’un cuirassé et un croiseur. Les Américains perdent 20 avions et 72 autres s’écrasent lorsqu’ils tentent d’atterrir sur leurs porte-avions en pleine nuit. Durant la nuit, la flotte japonaise se replie et n’est pas pourchassée.

En Normandie, une partie de la 1ère armée américaine se rapproche à 8 kilomètres de Cherbourg et rencontre une forte résistance allemande.

18 juin 2004

19 juin 1944 (J+13)

En Italie, la 8ème armée britannique atteint les côtés sud et est du lac Trasimeno, elle est maintenant près de ligne de front « Albert » tenue par les Allemands.

Dans la mer des Philippines, tôt le matin les avions de reconnaissances japonais repèrent la force opérationnelle 58 américaine tout en demeurant inaperçus. Les Japonais envoient immédiatement 372 avions, en quatre vagues, contre la flotte américaine. Au total, les Japonais possèdent environ 550 avions (incluent ceux de Guam) alors que les Américains en possèdent environ 950. Les Américains repèrent au radar les avions japonais et disposent de suffisamment de temps pour lancer un raid aérien sur Guam, avant que les japonais atteignent leurs cibles. Les chasseurs américains commencent à intercepter les avions japonais alors qu’ils sont encore à plus de 50 miles. Plusieurs attaquants sont abattus avant d’atteindre la flotte américaine; la défense anti-aérienne en abat davantage. La seule cible atteinte par les Japonais est le USS South Dakota qui est endommagé par une bombe. Les japonais perdent 240 avions contre 29 du côté américain. Les attaquants se dirigent vers Guam, les chasseurs américains abattent 50 autres avions japonais. Pendant ce temps, les porte-avions japonais Taiho et Shokaku sont coulés par les sous-marins américains Cavalla et Albacore.

En Normandie, une partie de la 1ère armée américaine libère Montebourg et Valognes. Un violent orage se déchaîne dans La Manche démolissant les ports artificiels « Mulberry » des alliés à la plage Omaha et à Arromanches.

17 juin 2004

18 juin 1944 (J+12)

En Italie, une partie de la 8ème armée britannique s’empare d’Assisi et poursuit sa progression vers Pérouse. Dans l’ouest, des éléments du corps expéditionnaire français (appartenant à la 5ème armée américaine) entrent à Radicofani.

Dans les îles Mariannes, à Saipan, une partie du 5ème corps d’armée amphibie américain maintient sa progression. La 4ème division navale atteint la baie Magicienne située sur le côté ouest de l’île. Cette progression sépare la garnison japonaise. Une partie de la 27ème division s’empare de l’aérodrome Aslito. Les frappes aériennes japonaises coulent 1 destroyer américain, 2 pétroliers et endommagent également le porte-avions d’escorte Fanshaw Bay. La majorité de la force navale et aérienne des américains se replient pour aller à la rencontre de la flotte japonaise.

Dans la mer des Philippines, la principale force de porte-avions américaine est arrivée au point de rendez-vous à l’ouest des îles Mariannes. Plus tard dans la journée, des avions éclaireurs japonais repèrent la flotte américaine. Le commandement japonais a l’intention de lancer une attaque aérienne demain matin, les avions se rendent à Guam pour refaire le plein et se réarmer.

Sur le front de l’est, loin au nord, les forces soviétiques du front de Leningrad percent les positions défensives finlandaises et se dirigent vers Viipuri.

En Normandie, la 1ère armée américaine, qui coupe maintenant la péninsule du Cotentin en deux, isole les forces allemandes qui défendent Cherbourg.

16 juin 2004

17 juin 1944 (J+11)

En Italie, la 8ème armée britannique avance et traverse la rivière Chieti le long de la côte adriatique. Le 2ème corps d’armée polonais remplace le 10ème corps britannique sur le front. La 9ème division coloniale française débarque sur l’île d’Elbe, les troupes allemandes évacuent l’île.

Dans les îles Mariannes, la 27ème division d’infanterie américaine débarque à Saipan pour renforcer la tête de pont des Américains.

Dans la mer des Philippines, les porte-avions dirigés par l’amiral Clark et le reste de la principale force de porte-avions américaine naviguent vers un rendez-vous à l’ouest des îles Mariannes.

En France occupée, Hitler rencontre Rundstedt, le commandant en chef de l’ouest, et Rommel, le commandant du groupe d’armées B. Les deux feld-maréchaux désirent se replier à l’intérieur du territoire vers des positions plus faciles à défendre. Hitler refuse tout replie en Normandie, il insinue que le bombardement de l’Angleterre, avec les fusées V1, forcera le pays à abandonner la guerre. Plus tard, en chemin vers l’Obersalzberg, Hitler, maussade et contrarié, déclare que Rommel s’est dégonflé et qu’il est devenu pessimiste. « À l’heure actuelle, seuls les optimistes peuvent parvenir à accomplir quelque chose. » Pendant ce temps, une fusée V1 errante, dirigée vers Londres, se retourne et frappe le dessus du Bunker d’Hitler. Personne n’est tué ou blessé, mais Hitler apprenant la nouvelle est si furieux, qu’il refuse de s’arrêter au Bunker et poursuit son chemin vers les montagnes sécuritaires de Berchtesgaden, à l’Obersalzberg.

En Normandie, la 1ère armée américaine coupe la péninsule du Cotentin en deux. La 9ème division américaine (appartenant au 7ème corps d’armée américain) atteint la côte ouest au nord et au sud de Barneville. Les divisions allemandes isolées dans le nord n’ont pas la permission de tenter de s’échapper.

15 juin 2004

16 juin 1944 (J+10)

En Italie, la 8ème armée britannique poursuit son avancée. Le 10ème corps s’empare de Spoleto et pénètre dans Spoligno. La 5ème armée américaine s’empare de Grosseto.

Dans les îles Mariannes, les cuirassés américains, sous le commandement de l’amiral Ainsworth, bombardent Guam. Le débarquement sur les îles est reporté parce que la flotte japonaise se rapproche. À Saipan, une partie du 5ème corps amphibie américain relie les deux têtes de pont en s’emparant de Charan Karoa et Afetna. Les Japonais et les Américains font un important usage des batteries d’artillerie en plus de l’infanterie de combat.

Dans la mer des Philippines, l’amiral Clark dirige toujours les groupes de porte-avions américains vers Iwo Jima, Chichi Jima et Haha Jima. La flotte japonaise se regroupe et refait le plein de carburant. Les patrouilleurs américains effectuent deux repérages.

En Normandie, le 21ème groupe d’armée poursuit sa progression sur tout le front. Une partie de la 1ère armée avance vers l’ouest, traverse le Douvres et s’empare de St-Saveur dans le Cotentin. Le roi d’Angleterre George VI rend visite aux troupes.

14 juin 2004

15 juin 1944 (J+9)

Dans les îles Mariannes, les américains débarquent à Saipan (opération Forager) à la suite de trois heures de bombardements naval et aérien par la force opérationnelle 52. Une partie du 5ème corps amphibie débarque avec un contingent de 67,000 hommes au nord et au sud d’Afetna. Les principales forces américaines combattantes sont les 2ème et 4ème divisions navales. Les deux têtes de pont ne peuvent être reliées immédiatement, mais les forces américaines progressent tout de même à l’intérieur du territoire. La garnison japonaise est composée de la 43ème division d’infanterie renforcée ainsi qu’un contingent naval, au total elle compte 30,000 hommes.

Dans la mer des Philippines, l’amiral Clark dirige deux groupes de porte-avions américains vers Iwo Jima, Chichi Jima et Haha Jima. Les porte-avions japonais sont repérés par des patrouilles américaines avançant dans le détroit de San Bernadino. Des cuirassés japonais sont repérés à l’est de Mindanao.

En France occupée, 300 bombardiers Lancaster de la RAF attaquent Boulogne, coulant 14 navires de guerre et autres petits vaisseaux.

Sur le front de l’est, le quatrième corps finlandais se repli vers des positions situées derrière Viipuri, suite à la pression des 21ème et 59ème armées soviétiques (appartenant au front de Leningrad).

En Normandie, un quatrième corps d’armée est ajouté à la 1ère armée américaine. Le 8ème corps américain devient opérationnel dans le Cotentin. Pendant ce temps, une partie du 7ème corps d’armée américain s’empare de Quineville.

13 juin 2004

14 juin 1944 (J+8)

En Italie, une partie de la 8ème armée britannique s’empare d’Orvieto, Terni et Todi. La 5ème armée américaine progresse également. Le 4ème corps d’armée américain avance le long de la côte méditerranéenne.

Au Japon, le premier raid des bombardiers B-29, les forteresses volantes, est en cours. Au total 48 bombardiers attaquent pendant la nuit des usines de fer et d’acier à Yawata. Les bombardements sont inefficaces et 4 B-29 sont abattus.

En France occupée, durant la nuit, 325 bombardiers Lancaster de la RAF effectuent des raids sur Le Havre et Boulogne. La force navale allemande subit des pertes considérables dans la Manche, 35 petits navires sont détruits.

En Angleterre, l’amiral Moorse est désigné nouveau commandant de la flotte du territoire britannique.

En Normandie, un troisième corps d’armée, le 19ème corps américain, est maintenant opérationnel entre le 5ème et 7ème corps. Le général de Gaulle débarque et visite les têtes de pont, il débute les démarches pour rétablir le gouvernement civil français dans les territoires libérés.

12 juin 2004

13 juin 1944 (J+7)

En Italie, la 8ème armée britannique poursuit sa progression et s’empare de Narni, située entre Orte et Terni. Les forces sud-africaines s’emparent Bagnoregio, à l’est du lac Bolsena.

En Angleterre, les premières fusées V1, ou « bombes volantes », lancées depuis le Pas-de-Calais touchent le sol. Sur les 10 V1 lancées, seulement 4 parviennent à traverser la Manche et 1 seule explose dans Londres, tuant 6 personnes. Cette attaque provoque un choc et la population est au bord de la panique. Les Fusées V1 ont 8 mètres de longueur et une ogive d’une tonne.

En France occupée, l’évêque de Limoges découvre les corps calcinés de 15 enfants entassés derrière l’autel brûlé, dans l’église d’Oradour-sur-Glane.

En Normandie, sur la gauche de la ligne alliée, la 2ème armée britannique poursuit ses attaques. Le 30ème corps d’armée regroupent ses forces. La 7ème division blindée est redéployée sur le flanc droit et avance en direction de Villers Bocage. Une contre-attaque allemande force la division à se replier. Sur la gauche du front, la 1ère armée américaine réalise des progrès et avance vers St Lo à travers le Cotentin. Pont l’Abbé est capturée dans la péninsule. Une contre-attaque allemande, dirigée par la 17ème division Panzer, sur Carentan est stoppée.

11 juin 2004

12 juin 1944 (J+6)

En Italie, la 8ème armée britannique atteint Popoli le long de la côte adriatique.

Aux États-Unis, le président Roosevelt prononce un discours à l’occasion de la cinquième émission des bons d’emprunt de guerre.

En Normandie, la troisième vague des forces alliées débarque. Jusqu’à maintenant, 326,000 hommes, 54,000 véhicules et 104,000 tonnes de matériel ont été débarqués. Les cinq têtes de pont alliées sont maintenant reliées. Une partie du 7ème corps d’armée américain traverse la péninsule du Cotentin et se déplace également vers le sud-ouest. La 4ème division bataille à Montebourg et près d’Azeville au nord de Cherbourg. Le 5ème corps d’armée prête assistance au 7ème corps et avance vers St Lo. Caumont est capturée et la forêt de Cerisy ainsi que la route de Bayeux sont atteintes.

10 juin 2004

11 juin 1944 (J+5)

En Italie, une partie du corps expéditionnaire français (appartenant au 5ème corps d’armée américain) s’empare de Montefiascone, à l’ouest de Viterbo. À l’intérieur du pays, la 8ème armée britannique est engagée dans des combats près de Cantalupo et Bagnoregio.

Dans le ciel de la Roumanie, le 15ème groupe d’aviation américain, opérant depuis l’Italie, attaque l’aérodrome de Foscani.

En Normandie, sur le flanc droit du débarquement, la 1ère armée américaine (du général Bradley) combat principalement à Carentan, qui est capturée dans la journée, tout comme Lison. Sur le flanc gauche, la 2ème armée britannique (du général Dempsey) rencontre une forte résistance allemande à Tilly et ailleurs le long du front.

09 juin 2004

10 juin 1944 (J+4)

En Italie, la 8ème armée britannique avance le long de la côte adriatique. Une partie du 5ème corps d’armée s’empare de Pescara et Chieti. À l’intérieur du pays, la 2ème division néo-zinlandaise pénètre dans Avezzano où se déroulent des combats.

Sur le front de l’est, au nord de Leningrad, la 23ème armée soviétique, appartenant au Front de Leningrad, lance des attaquent contre les positions finlandaises de l’isthme de Karélie. Terijoki et Yalkena sont libérées.

En Normandie, le général Montgomery établi les quartiers généraux du 21ème groupe d’armées. Les plages Utah et Omaha sont reliées par la poussée de la 2ème division blindée américaine (appartenant au 5ème corps d’armée). La 101ème division aéroportée poursuit les combats près de Carentan. Sur la gauche du front, une partie du 30ème corps d’armée britannique est engagé dans de durs combats. La 7ème division blindée bataille contre la division allemande Panzerlehr près de Tilly-Sur-Seulles.

En France occupée, un détachement de la 2ème division Panzer allemande, Das Reich, qui a déjà acquis une réputation de terreur, encercle le village d’Oradour-sur-Glane, près de Limoges. On ordonne aux habitants de se rassembler dans la grande place. Le commandant leur dit qu’on lui a rapporté que des explosifs étaient cachés dans le village et qu’une recherche et une vérification des cartes d’identité vont être effectuées. Dès lors la population entière de 652 personnes est enfermée, les hommes dans des granges, les femmes et les enfants dans l’église. Les Allemands mettent alors le feu à tout le village, les hommes qui ne sont pas morts brûlés sont exécutés à la mitrailleuse. Les femmes et les enfants sont également criblés de balles de mitrailleuse et ceux qui sont toujours en vie sont brûlés vifs lorsque les Allemands enflamment l’église.

08 juin 2004

9 juin 1944 (J+3)

En Italie, la 5ème armée américaine s’empare de Tarquinia, Viterbo et Vetrella. Une partie de la 8ème armée britannique avance vers Terni et Orvieto. Une petite force amphibie débarque à Santo Stephano. Pendant ce temps, les forces alliées effectuent une importante réorganisation. Des éléments du 10ème et 13ème corps d’armée britanniques se regroupent alors qu’une partie du 6ème corps d’armée américain est retranché de la ligne de front pour venir en aide à celui de la Normandie.

À Rome, le maréchal Badoglio est forcé de démissionner, il est remplacé par Ivanoe Bonomi qui forme un nouveau gouvernement. Le cabinet est composé du comte Sforza, du professeur Croce et du leader du parti communiste, Togliatti.

Sur le front de l’est, début de l’offensive soviétique contre l’armée finlandaise. Les 21ème et 23ème armées soviétiques, avec l’aide d’un support aérien, attaquent massivement sur les 14 Km du littoral l’isthme de Karélie. Environ 3,000 pièces d’artillerie soviétiques pilonnent les lignes du front finlandais, à la fin de la soirée, l’armée soviétique n’a toujours pas réussi à percer ce front.

En Normandie, sur le flanc droit des plages de débarquement, une partie du 7ème corps d’armée américain s’empare d’Azeville et de sa zone nord et avance vers Cherbourg. De la plage Omaha, le 5ème corps d’armée américain s’empare de Trevieres. Les forces britanniques et canadiennes, de la 2ème armée britannique, engagent de difficiles combats contre les réserves grandissantes des Allemands près de Caen. L’aviation alliée opère maintenant à partir de parcelles de terrain en France.

07 juin 2004

8 juin 1944 (J+2)

En Italie, l’arrière-garde allemande ralentit la progression de la 5ème armée américaine et de la 8ème armée britannique.

Depuis l’Angleterre, Eisenhower annonce aux habitants de l’Europe de l’ouest que le débarquement a eu lieu en Normandie.

En Normandie, la seconde vague de troupes alliées débarque. De la plage Utah, une partie du 7ème corps américain avance en direction de Cherbourg. La 4ème division s’engage dans de violents combats près d’Azeville. De la plage Omaha, des éléments du 5ème corps d’armée américain s’empare d’Isigny, mais sont incapables de rejoindre les forces américaines de la plage Utah. Un lien est établi entre les plages Omaha et Gold après la capture de Port-en-Bessin par les soldats britanniques du 30ème corps d’armée.

06 juin 2004

7 juin 1944 (J+1)

En Italie, des éléments de la 5ème armée américaine s’emparent de Bacciano et Civitavecchia. Les installations portuaires sont utilisables. Des éléments de la 8ème armée britannique progressent également. Subiaco est libérée. La 6ème division blindée sud-africaine s’empare de Civita Castellana et avance en direction d’Orvieto.

En Angleterre, Churchill envoi un télégramme à Staline après avoir été informé par celui-ci que l’offensive d’été soviétique allait débuter la semaine prochaine. Voici le télégramme de Churchill :
« Nous planifions de construire très rapidement deux gros ports artificiels sur les plages de l’estuaire de la Seine. Rien de tel n’a été accompli auparavant. Les grands paquebots océaniques seront capables de décharger sur plusieurs quais des réserves pour nos troupes de combat. L’ennemi ne s’attend pas à ça et cela nous permettra de s’organiser tout en étant à l’abri des conditions atmosphériques. Nous espérons prendre Cherbourg assez tôt dans nos opérations. »

En Normandie, les forces alliées débarquées tentent de relier les têtes de pont. Seuls les forces débarquées sur les plages Gold et Juno parviennent à relier leurs têtes de pont. Une partie du 7ème corps d’armée américain tente de rejoindre les parachutistes de la 101ème et 82ème division aéroportée et avance en direction de Carentan et Montebourg. Sur la plage Omaha, le 5ème corps d’armée américain avance vers Isigny et Bayeux. Des éléments du 30ème corps d’armée britannique coupe la route reliant Caen à Bayeux. La 50ème division s’empare de Bayeux. Pendant ce temps, les réserves allemandes sont concentrées sur le flanc droit du débarquement et dirigées contre les forces britanniques qui menacent Caen.

En Allemagne, à l'Obersalzberg, une conférence organisée par Hitler se déroule concernant le plan Valkyrie. Keitel, Fromm et le colonel Von Stauffenberg y participent. Le plan secret Valkyrie renferme en détail les étapes nécessaires pour rassembler très rapidement les unités et les soldats situés en Allemagne, en cas de d’émeutes domestiques ou d’urgence. Ce plan a été élaboré en mai 1942 et Hitler y trouve un intérêt soudain.

05 juin 2004

6 juin 1944 (Jour J)

En Italie, le corps expéditionnaire français (intégré à la 5ème armée américaine) termine la capture de Tivoli. Les récents combats ont diminué la 4ème division d’infanterie allemande.

Au-dessus du mur de l’Atlantique

Les Pathfinders partent les premiers, ils précèdent le principal contingent de troupes d’environ 1 heure. Leur mission est de marquer les zones de parachutages à l’aide de radios automatiques. Les Eureka et les lumières Holophane sont placés en forme de T au sol, mais des bancs de nuages forces les pilotes à voler au-dessus d’eux ou en dessous. Les Pathfinders sautent donc soient d’une trop haute altitude ou d’une trop basse altitude. De plus les tirs anti-aériens obligent les pilotes à se replier, ce qui les fait dévier de leur route. Par conséquent, des 18 huit équipes de Pathfinders américains, une seule a atterri à l’endroit prévu. Une des équipes est tombée dans la Manche.

Pendant que les Pathfinders se dirigent vers leurs objectifs, les hommes de Howard sont en route, 13,400 paras américains et 7,000 paras britanniques. Les Américains suivent une route précisent marquées par des Eurekas situés à 15 Km d’intervalle et par des balises aériennes situées à 50 Km d’intervalle. À plus de 50 Km dans la Manche, le bateau patrouilleur britannique Gallup indique la route. 50 autres kilomètres additionnels pour atteindre le point de contrôle Hoboken, marqué par une lumière située sur un sous-marin britannique. Tous les avions maintiennent le silence radio, donc aucun des pilotes n’est prévenu du banc de nuages rencontrés par les Pathfinders au-dessus du Cotentin.

Dans les Dakotas, les hommes se préparent à faire le saut « qui vous apporte des ennuis après avoir touché le sol. » C’est le saut à $10,000 (on a demandé aux GI d’acheter une police d’assurance vie de $10,000). Le vol, d’un peu plus de 2 heures, au-dessus de l’Angleterre et de la Manche, marque la fin de l’entraînement, de la préparation et des briefings et marque le début des combats.

Les pilotes ont peur, pour la plupart il s’agit de leur première mission de combat. Ils n’ont pas été entraînés pour un vol de nuit, le mauvais temps ou les tirs anti-aériens. Leur C-47 est conçu pour transporter de l’équipement ou des passagers, ils ne sont ni armés, ni blindés et leur réservoir de carburant n’est pas protégé. La possibilité d’une collision aérienne est présente dans chaque esprit, les pilotes font partie d’une gigantesque armada : 437 C-47 sont nécessaires pour transporter la 101ème division aéroportée en Normandie et environ le même nombre pour la 82ème. Ils volent en formation V-V, s’étirant sur une longueur de 480 Km, neuf avions de large, sans possibilité de communication radio. Les avions sont séparés d’une distance de 30 mètres à l’intérieur d’un même groupe de 9 avions et de 300 mètres entre chaque groupe, sans aucune lumière à l’exception d’une petite lumière bleue sur le bout de la queue. C’est une formation très serrée pour des avions dont l’envergure est de 20 mètres de longueur par 30 mètres de largeur.

Ils traversent la Manche à une altitude de 500 pieds ou moins afin d’échapper à la détection radar des Allemands, puis grimpent à une altitude de 1,500 pieds afin d’échapper aux batteries anti-aériennes installées sur les îles de la Manche. À l’approche du Cotentin, ils redescendent à 600 pieds environ, l’altitude désignée pour sauter, afin de limiter le temps de descente des troupes alors vulnérables.

Ils atteignent le littoral et frappent le banc de nuages perdant toute visibilité. Instinctivement, les pilotes se séparent, certains descendent, d’autres montent, tout en s’écartant de la formation vers la gauche ou la droite afin d’éviter une collision. Lorsqu’ils émergent des nuages, après quelques secondes pour certains et quelques minutes pour d’autres, ils sont désespérément séparés.

Soudainement l’enfer se déchaîne, des projecteurs, balles traçantes et des explosions remplissent le ciel, pour les pilotes, ils leur semblent impossibles de traverser ce mur de feu sans être descendu, mais ils n’ont pas le choix, ils doivent avancer. Ils sont atteints par des tirs d’armes automatiques, des obus de 20mm et de 80mm. On aperçoit des avions se faire descendre à droite, à gauche, en dessous, d’autres explosent. Ils n’ont aucune idée de l’endroit où ils se trouvent, à part d’être au dessus du Cotentin.

Les pilotes ont allumé leurs lumières rouges au-dessus des portes lorsqu’ils ont dépassé les îles de la Manche. C’est le signal pour les chefs de saut de donner l’ordre à leurs hommes de se tenir debout et de s’accrocher. Ils allument la lumière verte lorsqu’ils croient être rendus près de la zone de parachutage. La plupart des bataillons sautent à la mauvaise altitude, trop bas pour certains qui atteignent le sol très rapidement, trop haut pour d’autres dont la descente paraît durée une éternité.

Pour la majorité des hommes de la 82ème division aéroportée qui sautent à l’ouest de Ste-Mère-Église, un cadeau spécial les attend, Rommel a ordonné qu’on inonde la vallée. L’eau n’est pas très profonde, environ un mètre, mais suffisamment pour qu’un para surchargé ne soit pas en mesure de se libérer de son harnais.

* * *

Vers 1h00 la 7ème armée allemande réalise ce qui se passe alors que son général, Dollmann, n’est pas encore revenu de son exercice sur carte à Rennes. Deux divisions aéroportées américaines et une britannique sont parachutées dans leur secteur. L’alerte générale est donnée à 1h30.

45 minutes plus tard, le major général Max Pemsel, chef d’état-major de la 7ème armée, parle au général Speidel, qui est au quartier général de Rommel, et l’informe qu’il s’agit d’une opération de grande envergure. Speidel ne le croit pas mais en informe tout de même Rundstedt qui est lui aussi sceptique. Les deux généraux croient que ce parachutage n’est qu’une autre feinte des alliés pour couvrir le principal débarquement aux environs de Calais. À 2h40 Pemsel est avisé que Rundstedt ne considère pas qu’il s’agisse d’une opération d’envergure.

La traversée de la Manche

Les dragueurs de mines, sous le commandement de l’amiral Ramsay, partent les premiers, ils sont 255, leur travail consiste à dégager des voies partant de l’île Wight, puis à travers la Manche, jusqu’à la zone de mouillage au large des côtes françaises. Les mines en question sont à contact ou à antenne, certaines flottent, la plupart sont ancrées. On retrouve également des mines placées sur le fond marin et qui explosent au changement de pression provoqué par la coque d’un navire qui s’approche. Une fois les voies ouvertes, leur tâche consiste à déminer les eaux peu profondes au large des plages de débarquement. Les destroyers assurent leur couverture.

Derrières les dragueurs de mines suit la flottille de LCT, chacun transporte 4 chars amphibies DD et 4 jeeps avec des remorques pleines de munitions. 64 chars amphibies DD sont transportés par 16 LCT destinés à la 29ème division qui doit débarquer dans le secteur Omaha (Easy Green, Dog Red, Dog White et Dog Green).

Malgré le vent et la mer fortement agitée, le déplacement encombré de milliers de navires alliés est à l’heure, on note quelques accrochages mais aucune collision majeure. Les Allemands n’entendent et n’aperçoivent rien, même si les navires affluent sans cesse depuis minuit. Ils sont si rapprochés dans leurs colonnes qu’ils forment quasiment un pont allant de l’île Wight à la Normandie. Les radars allemands ne captent rien. Enfin à 03H09 les Allemands repèrent la flotte au radar, Krancke donne rapidement l’ordre aux batteries côtières de se préparer à repousser un débarquement.

Les barges de débarquement qui pendent et frappent les côtés des LST depuis de le début de la traversée sont mis à l’eau, avec pour seul équipage le barreur. Les hommes descendent dans leur barge de débarquement par un filet courant le long du LST, ils sont exagérément surchargés d’armes, de munitions et de rations. Comme si ce n’était pas assez, leurs vêtements sont détrempés ajoutant du poids à transporter. Il fait noir et la houle s’amuse à faire monter et descendre leur barge de 3 mètres et plus.

Dans les barges s’entassent des pelotons d’assaut de 30 hommes et 2 officiers, ils transportent des torpilles Bangalore, des mortiers, des BAR, des fusils et un tas d’autres armes. Il n’y a pas assez de place pour s’asseoir, le rebord de la barge est tout juste à la hauteur des yeux. Lorsque les hommes sont tous à bord, le barreur s’éloigne du navire mère et se met en cercle avec d’autres. La plupart des hommes ont le mal de mer et vomissent.

Le débarquement à la plage Omaha

Le sable de la plage Omaha est fin, ferme et de couleur dorée, excellent pour prendre du soleil ou faire un pique-nique. Elle est légèrement en forme de croissant et s’étant sur 10 kilomètres, à marée basse la plage a une largeur de 300 à 400 mètres de sable ferme. À marée haute, la distance entre l’eau et les galets n’est que de quelques mètres. Les galets sont infranchissables par les véhicules.

À l’approche des barges de débarquement, les Allemands n’en croient pas leurs yeux, le lieutenant Frerking s’écrie : « Ça alors, les voilà! Mais ce n’est pas possible, ce n’est pas possible. » Il dépose ses jumelles et courent à son poste de commandement situé dans un bunker près de Vierville. « Barges de débarquement sur notre gauche, au large de Vierville, se dirigeant vers la plage. » Le caporal Hein Serverloh s’exclame : « Ils sont fous, vont-ils nager jusqu’au rivage sous notre nez ? » Le colonel du régiment d’artillerie donne un ordre strict : « Retenez votre feu jusqu’à ce que l’ennemi est atteint le rivage.

Partout le long de la falaise les soldats allemands regardent les barges de débarquement approcher, leurs doigts sur la gâchette des armes automatiques, fusils, fusée d’artillerie et mortiers. Dans le bunker 62, Frerking est au téléphone pour transmettre la position aux artilleurs situés à quelques kilomètres à l’intérieur des terres. Vu des barges de débarquement, le rivage semble paisible, les édifices et les maisons environnantes sont intacts. Les clochers d’église sont encore debout, défiants. Les bombardements précédent l’assaut n’ont fait aucun dommage, tout est intact.

Soudain, Frerking donne l’ordre de faire feu par téléphone et tous les artilleurs de la région pressent la gâchette. À la gauche de Frerking se trouve trois positions de MG-42, en avant un mortier fortifié et sur les pentes de la falaise, des soldats d’infanterie dans des tranchées. Tous font feu en direction des barges de débarquement.

À bord du LCA 1015, la rampe de la barge de débarquement s’abaisse, les soldats reçoivent une pluie de balles de mitrailleuses. Presque tous les hommes à bord sont tués quasi instantanément. Partout le long de la plage les mitrailleuses allemandes crachent un feu d’une proportion monstrueuse sur les infortunés américains. Les hommes qui parviennent à descendre de la barge se retrouvent dans l’eau glacée, parfois profonde, certains se noient parce qu’ils sont surchargés et ne parviennent pas à gonfler leur gilet de sauvetage. D’autres sont abattus en se débattant dans l’eau pour se débarrasser de leur excédant de poids. Les plus chanceux réussissent à gonfler leur gilet de sauvetage et nagent jusqu’au rivage.

* * *

À 6h00 le matin, Speidel téléphone à Rommel pour le prévenir du débarquement. Rommel quitte précipitamment pour la Normandie, sans avoir eu le temps de rencontrer Hitler.

Peu après l’aube, Rundstedt est prévenu qu’un énorme contingent de troupes débarque sur les côtes de la Normandie entre les rivières Vire et Orne, sous le couvert d’un puissant feu d’une armada de navires de guerre. Rundstedt doute encore qu’il s’agisse du véritable débarquement des alliés.

Vers 10H00, le ministre de la guerre allemand, Speer, ce rend au Berghof, un adjudant major d’Hitler l’informe que le débarquement est commencé depuis tôt ce matin. Speer demande si le Führer a été réveillé, l’adjudant major lui fait signe que non, Hitler n’a reçu la nouvelle qu’après son déjeuner.

Dans l’après-midi, Rommel arrive enfin au quartier général du groupe d’armées B. Il est apparent aux yeux de l’état-major allemand qu’il s’agit bel et bien du véritable débarquement, les Américains ont un pied à terre sur deux plages et les britanniques et canadiens sur trois autres et ils ont maintenant pénétré à l’intérieur des terres sur une distance variant de 3 à 10 Km.

Speidel, Rundstedt et le chef d’état-major Blumentritt parlent au téléphone avec le quartier général du haut commandement allemand, situé à Berchtesgaden, pour demander la permission d’amener 2 divisions de chars en renfort en Normandie (un ordre d’Hitler empêche le commandant en chef de l’ouest d’utiliser les divisons de Panzer sans la permission du Führer). Jodl répond qu’Hitler désire attendre le développement de la situation avant de donner son autorisation (Hitler dort et personne n’a le courage de le réveiller).

Vers 15H00 Hitler se réveille et on lui annonce les mauvaises nouvelles, il accorde la permission d’engager la division Panzer Lehr et la 12ème SS en Normandie. À 16h55, il rédige cet ordre :
« Le chef d’état-major de l’ouest insiste auprès du commandement suprême pour l’annihilation de la tête de pont de l’ennemi dans la soirée du 6 juin, puisque le danger de renforts additionnels par la mer et les airs existent encore. La tête de pont doit être détruite pas plus tard que ce soir. »

* * *

Au terme de la journée, l’opération Overlord est déclarée réussie, mais aucun des objectifs initiaux prévus n’est encore atteint. Sur les 132,715 hommes qui sont débarqués aujourd’hui, 2,500 soldats sont tués, des pertes beaucoup moindres que ce qui avait été prévue.

04 juin 2004

5 juin 1944

En Italie, la 5ème armée américaine entrent en force à Rome et pourchassent les Allemands en retraite. Le petit réseau routier se congestionne rapidement et entrave la marche de la 5ème armée américaine ainsi que celle de l’arrière-garde allemande.

* * *

Rommel passe une journée tranquille en compagnie de sa femme Lucie, il cueille des fleurs sauvages pour en faire un bouquet d’anniversaire. Son chef d’état-major, le général Hans Speidel, prépare la réception au château de La Roche Guyon, il appelle des amis pour les inviter. Le général Dollmann est à Rennes, prêt pour l’exercice sur carte prévu tôt le matin. Le général Feuchtinger est à Paris où il entend passer la nuit avec sa petite amie avant de reprendre la route pour Rennes le jour suivant. D’autres divisions et commandants de régiments se préparent à partir, dans l’après-midi, car ils ont une longue route à faire jusqu’à Rennes.

Le général Marcks téléphone au quartier général du colonel Frederick von der Heydte. Il dit qu’il est trop préoccupé pour abandonner ses troupes cette nuit. Il quittera pour Rennes aux premières lueurs du jour.

Dans la soirée, le quartier général de Rundstedt est informé que la BBC de Londres diffuse un nombre anormalement élevé de messages codés aux résistants français et que les stations radars allemandes, entre Cherbourg et Le Havre, sont en train d’être brouillées.

En Allemagne, à Berchtesgaden, Hitler a une journée routinière. Le quartier général suprême des Allemands n’a pas la moindre idée des événements décisifs de la guerre qui se préparent.

En Angleterre, Eisenhower est debout à 3h30 du matin. Le vent secoue sa caravane et la pluie semble transportée en bandes horizontales. Selon Stagg, la pluie aurait déjà dû diminuer d’intensité. Il s’habille et se dirige en voiture, tristement, vers Southwick House pour la dernière conférence météorologique. Il n’est pas encore trop tard pour annuler l’opération afin de permettre à la flotte de rentrer sans danger au port et reporter l’opération le 19 juin. Si la tempête ne s’estompe pas, c’est ce qui devra être fait.

Dans la salle, le café bouillant permet de secouer un peu l’humeur lugubre et l’instabilité des sentiments. Le temps est misérable, Southick House est secouée par la tempête, le temps est vraiment mauvais. Stagg entre dans la salle et, au grand plaisir d’Eisenhower, il arbore un large sourire. « Et bien, j’ai de bonnes nouvelles. »

Il est confiant que ses prédictions étaient trop optimistes d’environ 5 heures et que l’orage cessera avant l’aube. Mais la mauvaise nouvelle est que le beau temps ne durera que jusqu’à mardi, le temps sera de nouveau mauvais mercredi. Cette situation augmente le danger qu’après la première vague débarquée, les troupes suivantes ne peuvent en faire autant.

Eisenhower demande à ses subordonnés leur opinion, tout en faisant encore une fois les cent pas. Montgomery est toujours partant, ainsi que Smith. Ramsay est inquiet concernant le bon repérage des cibles pour l’artillerie navale, mais il croit que le risque en vaut la chandelle. Tedder est peu enthousiaste. Leigh-Mallory pense toujours que les conditions aériennes sont en deçà du minimum acceptable. La flotte navigue présentement dans la Manche, s’il faut annuler, il faut le faire maintenant. Le commandant suprême est le seul qui peut le faire.

Il reprend les cent pas, il revoit dans sa tête les alternatives, si Stagg se trompe, au mieux la force expéditionnaire alliée débarquera des hommes avec le mal de mer, sans couverture aérienne et avec un feu d’artillerie naval imprécis. Mais un autre report serait dangereux et angoissant. Les hommes ont été informés du détail de l’opération, ils ne pourraient pas être retenus sur leur transport et leur barge de débarquement pendant deux semaines. Le risque que les Allemands percent le secret d’Overlord serait très élevé.

Eisenhower se soucie des hommes, des centaines de milliers sont stationnés autour de Portsmouth et plusieurs d’entre eux sont déjà embarqués depuis un bon bout de temps, surtout ceux qui font partie de l’assaut initial. Ces hommes dans les navires, prêts à partir, ne sont pas mieux que dans des cages, ils sont entassés et mécontents. Eisenhower s’exclame :
« Pour l’amour de Dieu, ces gars signifient beaucoup pour moi, mais ce sont là des décisions qui doivent être prises en temps de guerre. Il faut se dire que nous allons accomplir quelque chose qui servira notre pays et cela ne peut se faire sans payer un certain prix. Nous savons que nous allons perdre certains d’entre eux, et cela est difficile, très difficile. »

Il s’arrête de marcher, fait face à ses subordonnés, et annonce doucement mais distinctement :

« Ok, allons-y. »

Les applaudissements retentissent dans Southwick House et tous les commandants quittent précipitamment leur fauteuil et bondissent à l’extérieur pour aller rejoindre leur poste de commandement. La salle se vide en 30 secondes, Eisenhower est maintenant seul. Son isolement est symbolique, il a donné l’ordre, il n’a plus aucun pouvoir. C’est l’instant le plus terrible pour un commandant senior, il a accompli tout ce qu’il pouvait, il ne peut rien faire de plus.

* * *

En après-midi, les troupes aéroportées alliées s’habillent en tenue de combat. Chaque fusilier transporte une M-1, des munitions pour 160 coups, deux grenades à fragmentation, une grenade blanche au phosphore, une grenade à fumée orange et une grenade Gammon (2 livres de plastique explosif, suffisant pour endommager un char). La plupart emporte un pistolet, un couteau et une baïonnette; la plus grande peur des parachutistes est d’être abattu dans le ciel, vient ensuite celle d’être attrapé au moment de toucher le sol, avant de pouvoir mettre en opération leur fusil. Un ordre, mal accueilli, oblige chacun à transporter une mine anti-char Mark IV, pesant environ 10 livres. Chaque homme transporte également 3 jours de ration et, bien entendu, deux ou trois cartons de cigarettes. Pour les premiers soins, les kits se composent de bandages, des tablettes de sulfamide, et deux Syrettes de morphine : « une pour la douleur et l’autre pour l’éternité. » On leur remet aussi un jouet d’enfant, un cricket, avec instruction qu’il peut être utilisé à la place de « l’identification contre mot de passe ». Un clic-clic doit être répondu par deux clics-clics.

Les Pathfinder partiront les premiers afin de marquer les zones de parachutage avec un gadget appelé Système de radar à balise Eureka/Rebecca, qui renvoie un signal au C-47 de tête.

À 19h00, le général Eisenhower rend visite à la 101ème division aéroportée. Il marche au travers des hommes, en apparence pour leur remonter le moral. Mais comme plusieurs l’ont remarqué, c’est au contraire son propre moral qu’il est venu remonter. Eisenhower s’adresse au capitaine Johnson : « J’ai fait tout ce que j’ai pu, c’est maintenant entre vos mains. » Il dit à un groupe de soldats de ne pas s’en faire, qu’ils possèdent le meilleur équipement et les meilleurs chefs au monde, avec une grande force qui les suivra. Un sergent lui répond : « Nous ne sommes pas inquiets général, ce sont les boches qui devraient être inquiets maintenant. » S’adressant à un groupe, le générale demande : « Y a-t-il quelqu’un du Kansas ? » Le soldat Sherman Oyler de Topeka lui répond : « Je suis du Kansas monsieur. »

« Quel est votre nom fiston ? »

Oyler est si frappé de se voir adressé directement par le commandant suprême qu’il en est pétrifié et oublie son nom. Après une pause embarrassante, un de ses compatriotes s’écrient : « Dit lui ton nom, Oyler. » Eisenhower lui fait signe avec le pouce en l’air et lui dit : « Va les prendre, Kansas. »

À 20h00, Axis Sally, la « pute de Berlin » entre en onde à la radio. « Bonsoir à la 82ème division aéroportée, demain matin le sang de vos boyaux lubrifieront les roues de nos chars. » Cette intervention inquiète plusieurs hommes, d’autres se font rassurant, elle aurait dit des choses semblables durant les dix derniers jours.

À 21h15, la BBC diffuse le message suivant :
« Blessent mon cœur d’une langueur monotone. »

La 15ème armée allemande intercepte ce message, elle sait qu’il est supposé signifier qu’un débarquement est imminent. La 15ème armée est placée en état d’alerte, mais Rundstedt ne juge pas nécessaire de mettre en état d’alerte la 7ème armée, stationnée beaucoup plus à l’ouest entre Caen et Cherbourg.

Vers 22h00, alors que la lumière du jour s’affaiblie, l’ordre est donné : « Parachute prêt. » Chaque homme entreprend la fastidieuse tâche de boucler son parachute et d’essayer de trouver un espace libre afin d’y accrocher la montagne de matériel qu’il doit transporter au combat. Lorsque le tout est attaché et en place, les hommes marchent vers leurs avions et voient pour la première fois les « peintures de guerre » de leurs C-47, trois bandes blanches faisant le tour du fuselage et des ailes.

Alors que le crépuscule tourne à l’obscurité, les derniers hommes grimpent à bord de leurs avions. Eisenhower est sur la piste criant « Bonne chance! » Il remarque un soldat transportant un équipement bien plus gros que lui, le soldat le salut, Eisenhower lui renvoi son salut, alors le soldat se tourne vers l’est et s’écrie : « Prend garde à toi, Hitler, Nous voilà! »

Les pilotes démarrent les moteurs, une extraordinaire cacophonie enveloppe la piste alors qu’à tour de rôle, chaque C-47, se place en ligne. Au bout de la piste, les pilotes appliquent les freins et mettent les moteurs à plein gaz. Puis, à intervalle de 10 secondes, ils enlèvent les freins et s’avancent sur la piste lourdement, prenant de la vitesse, pour finalement s’envoler.

Lorsque le dernier avion quitte la piste, Eisenhower se tourne vers son chauffeur, Kay Summersby, les yeux mouillés, il lui dit :

« Et bien voilà, c’est parti. »

03 juin 2004

4 juin 1944

En Italie, des éléments de la 5ème armée (Clark) atteignent Rome. Dans la soirée, des éléments de la 88ème division américaine entrent à Rome et libèrent la ville.

En Angleterre, alors que les navires s’engagent dans la Manche, le soldat Henry Gerald des fusiliers Royal Winnipeg est à bord d’un LCT. Il rejoint ses camarades dans les quartiers de l’équipage pour entendre les instructions de son chef de peloton. Le LCT est malmené par la mer, affrontant des creux de 20 pieds, ceux qui la veille étaient verts sont livides ce matin, le pont est inondé de vomi. Le crachin de la Manche se transforme peu à peu en une pluie pénétrante et glaciale, la plupart des hommes n’ont aucun endroit où se réfugier, le pont est glissant et le navire ballotte dans l’eau agitée. Tous les hommes sont dans un état pitoyable. Bien qu’Eisenhower sente l’odeur de la victoire, tout ce que les hommes de la force expéditionnaire alliée embarqués dans leur navire peuvent sentir est l’odeur du vomi.

La conférence météorologique d’Eisenhower a lieu à 4h00 le matin, à cette heure un grand nombre de navires ont quitté leur port et ceux qui sont en mer ont déjà commencé à se rassembler en convoi. Le météorologue Stagg a de mauvaises nouvelles, la zone de haute pression cède sa place à une zone de basse pression. Le 5 juin, le temps sera couvert et orageux avec un plafond nuageux à 500 pieds et des vents d’une force allant de 0 à 5. Pire encore, la situation se détériore si rapidement que les prédictions au-delà de 24 heures ne sont pas fiables du tout.

Eisenhower demande l’opinion de ses subordonnés. Montgomery veut poursuivre l’opération, Tedder et Leigh-Mallory désirent la remettre à plus tard. Ramsay dit que la marine pourra faire sa part, mais prévient que la précision des tirs sera considérablement diminuée à cause de la visibilité réduite et de la mer agitée. Les barges Higgins seront difficiles à contrôler.

Eisenhower fait remarquer qu’Overlord bénéficie d’une force terrestre qui n’est pas d’une écrasante puissance. L’opération n’est viable que grâce à la supériorité aérienne des Alliés, sans cet avantage, le débarquement est trop risqué. Il demande si quelqu’un est en désaccord. Tous sont d’accord. Eisenhower prend la décision de retarder l’opération d’au moins un jour, espérant de meilleures conditions pour le 6 juin. À 6h00 le matin, il donne l’ordre de suspendre toutes les opérations en cours.

Le report de l’opération a un terrible effet sur les troupes, les hommes de la 4ème division d’infanterie vont passer la journée en mer, il est hors de question de rentrer au port. Les navires de transport et de débarquement tournent en rond au large de l’île Wight. Les hommes sont en tenue de combat et n’ont nul part où aller, personne n’est intéressé à jouer aux cartes, lire un livre ou assister à un autre briefing. C’est la misère. Dans les navires qui peuvent jeter l’ancre près d’un port ou s’accrocher l’un à l’autre, les hommes ont l’ordre de demeurer à bord. La vue de ces navires accrochés les uns aux autres pour sauver de l’espace est impressionnante, quelle cible facile, il faut espérer que les Allemands ne sont au courant de rien.

Les troupes aéroportées ont les pieds bien à terre et au sec, mais les hommes sont également mécontents. Ils sont prêts, ils étaient à vérifier une dernière fois leurs armes, et à empaqueter leur équipement lorsque l’annonce du report est arrivée.

* * *

Dans la soirée, Eisenhower tient une réunion au quartier général à Southwick House en compagnie de Montgomery, Tedder, Smith, Ramsay, Leigh-Mallory, Bradley, Kenneth Strong et plusieurs autres officiers hauts gradés. Le vent et la pluie crépitent dans les fenêtres et les portes françaises claquent. La salle de réunion est grande, on y retrouve une grosse table et plusieurs fauteuils. Le café est servi parmi les discussions décousues.

À 21h30 Stagg entre dans la salle avec le dernier rapport météo, il a de bonnes nouvelles, il prédit une interruption dans la tempête. À cette annonce des applaudissements et bravos retentissent dans la salle. « La pluie qui tombe en ce moment », poursuit Stagg, « cessera avant l’aube et nous aurons 36 heures avec un temps plus ou moins dégagé, les vents seront modérés. Autant que je sache, les bombardiers et les chasseurs pourront opérer dans la nuit du 5 au 6 juin, même s’ils seront gênés par des nuages dispersés. » Leigh-Mallory perd soudain son enthousiasme, il demande qu’on reporte l’opération au 19 juin. Eisenhower fait les cent pas, la tête baissée, le menton sur sa poitrine, les mains jointes derrière son dos. Soudainement il relève la tête en direction de Smith et lui dit : « Qu’est-ce que vous en pensez ? » Smith répond : « C’est un pari difficile, mais c’est le meilleur pari que nous ayons. » Eisenhower approuve, fait encore les cent pas, s’arrête et se tourne vers Montgomery et lui demande : « Voyez-vous une bonne raison de ne pas y aller mardi ? » Montgomery regarde Eisenhower droit dans les yeux et lui répond : « Je dis, Go! »

Le haut commandement de la force expéditionnaire alliée est partagé, seul Eisenhower peut décider. Le commandant suprême est dans un moment d’isolement et de solitude alors qu’il doit prendre une décision, avec la pleine conscience qu’un échec ou un succès reposera entièrement sur sa décision personnelle. Eisenhower poursuit les cent pas, le menton collé à sa poitrine, il s’arrête et remarque : « La véritable question est de savoir combien de temps pouvons-nous laisser cette opération en suspend ? » Personne ne répond à la question. Eisenhower recommence à faire les cent pas, les seuls sons dans la salle sont ceux de la pluie et du battement des portes françaises. Il est difficile de croire qu’une opération amphibie puisse être lancée par un temps pareil.

À 21h45, Eisenhower prend sa décision :
« Je suis tout à fait convaincu que l’ordre doit être donné. »

Ramsay quitte précipitamment pour aller donner l’ordre à la flotte. Eisenhower retourne à sa caravane pour prendre un peu de repos. À 23h00, tous les navires ont reçu l’ordre de poursuivre la traversée. Le Jour J sera le 6 juin. Au même moment la BBC diffuse le message personnel suivant :
« Les sanglots longs des violons de l’automne. »

En France occupée, à Bayeux, le chef d’une unité de résistants, Mercader, est dans la cave de sa maison, la radio est ouverte et il écoute la BBC. Le message suivant est diffusé : « Il faut chaud à Suez. Il fait chaud à Suez. » Suivi d’un long silence. Puis un nouveau message : « Les dés sont sur le tapis. Les dés sont sur le tapis. » Il est surpris par les messages et l’émotion l’étreint, il s’agit des messages de confirmation « B », qui indiquent aux unités que le débarquement aura lieu dans les 48 heures et que son unité doit se préparer à entrer en action. Il se ressaisi rapidement, ferme la radio et grimpe les marches de la cave, quatre à la fois. Il informe sa femme de ce qu’il vient d’entendre puis saute sur sa bicyclette pour aller informer ses gens d’un débarquement imminent.

Quelques unités de résistants sont infiltrées par les Allemands et ceux-ci sont au courant des messages codés qui viennent d’être diffusés et qui signalent aux groupes de se préparer à entrer en action. Mais, avec le tas de fausses alarmes en mai, les marées dans le détroit de Douvres qui ne sont pas propices à un débarquement et le temps qui se détériore rapidement, font en sorte que les Allemands n’accordent presque aucune crédibilité à ces messages.

Rommel est arrivé à Herrlingen et prend une marche avec sa femme Lucie. Le général Salmuth de la 15ème armée chasse dans les Ardennes. Le général Dollmann de la 7ème armée est en route vers Rennes pour un exercice sur carte qui doit avoir lieu le 6 juin, il a annulé l’alerte planifiée pour la nuit, car il croit que la météo actuelle écarte toute possibilité d’une invasion. Le général Feuchtinger de la 21ème division Panzer est route vers Paris pour y rencontrer sa petite amie, il est accompagné de son officier en charge des opérations de la division.

Les Allemands sont convaincus que le débarquement n’aura pas lieu dans les prochains jours…

02 juin 2004

3 juin 1944

En Italie, la 5ème armée américaine poursuit sa progression vers Rome. Le 6ème corps d’armée américain s’empare d’Albano et Frascati. Le 2ème corps américain et le corps expéditionnaire français avancent le long de la route 6. Au sud est, le 1er corps d’armée canadien (qui fait maintenant partie de la 8ème armée britannique) capture Anagni. Les Allemands se retirent de Rome, respectant ainsi son statut de « ville ouverte » en échange d’une trêve temporaire avec les partisans italiens.

En Angleterre, le résumé no. 11 du rapport hebdomadaire du service de renseignements (SHAEF G-2) fait état de la situation en France occupée :
« Le réseau ferroviaire, contrôlé par l’ennemi dans l’ouest, a subi et continue de subir des attaques d’une envergure qu’aucun système de transport n’a jamais connu, autant en intensité qu’en durée. 1,700 locomotives et 25,000 wagons ont été détruits ou mis hors fonction, même si ces résultats apparaissent impressionnants, cela ne constitue que 13 pourcents et 8 pourcents respectivement des effectifs totaux avant le début des raids. Pire encore, les Allemands ont été en mesure de remplacer le matériel par d’autre, soutiré aux civils français. Les premiers à souffrir sont les Français, leur commerce étant immanquablement réduit au profit des Allemands et leur économie déjà étouffée connaît d’autres reculs. Conséquemment, les pertes de l’ennemi ne l’empêcheront pas de déplacer du matériel et des renforts lorsque nécessaire, même si ces mouvements seront opérés moins efficacement. »

En plus du matériel roulant, le « Transportation Plan » est dirigé contre des dépôts, des plaques tournantes et des ponts. Quelques 58,000 tonnes de bombes ont été larguées sur 90 objectifs, infligeant de lourds dommages, mais malheureusement, les Allemands sont des experts en réparation. Dans la plupart des cas les dommages ont été nettoyés et les lignes rouvertes en moins de 24 heures et plus encore en dedans de 48 heures. Le rapport est plus encourageant en ce qui concerne les ponts de chemin de fer qui traversent la Seine de Paris vers la mer; 8 des 9 ponts sont détruits. Sur les 9 ponts routiers attaqués, 7 sont détruits ou partiellement endommagés. Concernant les forces allemandes, le rapport note les déplacements de nombreuses divisions allemandes en France près du littoral.

Le sous-comité conjoint du service de renseignements publie un rapport sur « L’évaluation des Allemands concernant l’intention des Alliés en ce qui a trait à Overlord » :
« Durant la dernière semaine, nous n’avons eu aucun renseignement nous permettant de croire que l’ennemi a estimé avec précision la zone de notre principal assaut. Il semble s’attendre à plusieurs débarquements entre le Pas de Calais et Cherbourg. »

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Churchill amène le général De Gaulle rencontrer Eisenhower au quartier général de Southwick House. Eisenhower lui dresse le plan de l’opération Overlord, c’est la première fois que De Gaulle est mis au courant de ce plan. De Gaulle le sermonne pendant une longue heure sur les défauts de l’opération, Eisenhower réplique qu’il aurait aimé bénéficier plus tôt des tactiques de De Gaulle, mais il est trop tard. Eisenhower lui montre une copie du discours qu’il doit prononcer au peuple de la France le jour J, pressant les français de mettre à exécution ses ordres. Il demande à De Gaulle de diffuser par la suite un discours pressant ses concitoyens à accepter les francs imprimés par le SHAEF. De Gaulle refuse, le peuple français doit lui obéir, il n’obéira pas au SHAEF, seul le gouvernement français, dont il est le président, a le droit d’émettre de la monnaie. Eisenhower le supplie, sans résultat.

Après ce malheureux gâchis, Eisenhower se rend à une conférence météorologique. Le désire de lancer l’opération dès la prochaine marée favorable est si grand et le temps si incertain, qu’il est impossible de s’attendre à ce qu’un temps parfait coïncide avec des conditions de marées appropriées. Nous devons y aller à moins qu’une véritable et très sérieuse détérioration du temps se produise. Eisenhower, ses principaux subordonnés et tous les officiers et hommes de la force expéditionnaire alliée s’entraînent, planifient et se préparent à ce moment depuis des mois. La puissante armée est tendue comme un ressort, prête pour l’instant où son énergie sera libérée pour sauter d’un bond la Manche.

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Alors que les troupes s’enregistrent sur leurs transports et barges de débarquement, on leur remet un ordre du jour de la main du général Eisenhower :
« Soldats, marins et aviateurs de la force expéditionnaire alliée, vous vous apprêter à embarquer pour la grande croisade pour laquelle nous nous évertuons depuis plusieurs mois. Le monde entier a les yeux fixés sur vous. L’espoir et les prières des amoureux de la liberté de partout sont avec vous… Votre tâche ne sera pas facile, votre ennemi est bien entraîné, bien équipé et prêt pour de durs combats. Il se battra sauvagement. Mais nous sommes en 1944! Le vent a tourné! Les hommes libres du monde marchent ensemble vers la victoire! J’ai pleine confiance en votre courage, en votre dévotion au devoir et votre adresse au combat. Nous n’accepterons que la victoire totale! Bonne Chance! Et implorons tous la bénédiction du Dieu Tout Puissant pour cette grande et noble entreprise. »

Dans la soirée les troupes des vagues d’assaut sont toutes à bord de leurs navires de transport. La force O, qui transporte la 29ème division destinée au flanc droit de la plage Omaha, a la plus longue distance à parcourir en mer. Elle partira cette nuit. Pour le général Eisenhower, « l’odeur de la victoire est dans l’air. »

En France occupée, les unités allemandes se déplacent pour renforcer le mur de l’Atlantique, du nord est vers le sud ouest. La force allemande s’est accrue de près de 20 pourcent, passant de 50 à 60 divisions dont 10 blindées. Certains de ces renforts atteignent le site de l’invasion, mais pas les divisions de Panzers.

Le général Rommel se rend à Paris afin d’acheter des souliers pour l’anniversaire, le 6 juin prochain, de sa femme Lucie. À Paris, il s’entretient avec Rundstedt qui est d’accord avec lui, « il n’y a toujours aucun signe d’une invasion imminente. » Les marées du détroit de Douvres ne conviennent pas à une invasion avant la mi-juin. Rommel consulte le rapport météorologique, on y annonce un ciel de plus en plus nuageux, de forts vents et de la pluie. Il prend la décision de se rendre à Herrlingen pour l’anniversaire de Lucie puis à Berchtesgaden afin de demander une augmentation des renforts à Hitler. Il désire deux divisions additionnelles de Panzers et le contrôle de tous les chars. Même s’il n’a présentement, selon ses calculs, que la moitié des effectifs requis en hommes, canons, mines, asperges de Rommel, obstacles de plage et positions fixes, il est pleinement confiant. Le moral est apparemment élevé tout le long du mur de l’Atlantique.

01 juin 2004

2 juin 1944

En Italie, alors que les forces allemandes du groupe d’armée C (Kesselring) se replient, les armées alliées avancent partout sur la ligne de front. La 5ème armée américaine atteint la route 6 et s’empare de Valmontone, ils font également des progrès dans les monts Hills.

Début de négociations secrètes entre le gouvernement roumain de Marshal Antonescu et des représentants de l’Union Soviétique à Stockholm en Suisse. Pendant ce temps le gouvernement bulgare finalise les termes d’une capitulation avec les Alliés de l’ouest.

En Angleterre, le roi Georges VI écris encore une fois à Churchill lui demandant de ne pas se rendre en Normandie le Jour J.

En France occupée, 23 forteresse volantes du 381ème groupe de bombardiers attaquent des installations militaires dans le Pas de Calais.

Le général allemand Rommel écrit à sa femme Lucie : « Il n’y a toujours aucun signe d’une invasion imminente. »