19 avril 2005

20 avril 1945 (J+318)

Sur le front de l’ouest, les Alliés s’emparent de Nuremberg et Stuttgart. Le drapeau américain est hissé par-dessus la croix gammée dans le stade de Nuremberg, lieu de rassemblement Nazi. Dans la région de Stuttgart, la 1ère armée française avance rapidement le long de la vallée Neckar, elle prend au piège les forces allemandes dans la forêt Noire en Bavière.

Sur le front de l’est, dans le nord de l’Allemagne, le 2ème front biélorusse progresse le long de la rivière Oder sur un front de 48 kilomètres au sud-ouest de Stettin. Au sud, la résistance allemande des rivières Oder et Neisse est supprimée. Le 1er front biélorusse s’empare de Protzel et des unités du 1er front ukrainien traversent la rivière Spree.

En Allemagne, à Karinhall, Göring expédie 24 camions dans le sud de l’Allemagne chargés d’antiquités, de tableaux et de meubles qu’il a amassés au fil des ans. Il inspecte ensuite les préparations pour faire exploser sa maison de chasse, il dit à un garde du corps : « Lorsque vous êtes un prince couronné, vous devez vous attendre à faire ce genre de choses. » Il quitte ensuite pour Berlin.

À Berlin, c’est l’anniversaire d’Hitler, il a 56 ans. Tous les leaders du régime sont rassemblés pour son anniversaire : Göring, Goebbels, Himmler, Bormann, Speer, Ley, Ribbentrop et plusieurs Gauleiter ainsi que les têtes dirigeantes de la Wehrmacht. La célébration n’a pas lieu dans le Bunker, mais dans les salles plus grandes et festives de la nouvelle chancellerie du Reich, quoique passablement endommagées par les bombardements. Après quelques brefs commentaires, Hitler se rend d’un groupe à l’autre solennellement, presque sur la défensive, implorant et acceptant les félicitations tout en offrant des mots d’encouragement. Il est épuisé et doit redoubler d’ardeur pour camoufler le tremblement de son bras gauche. Malgré les discussions sur un possible « coup de génie » et d’une victoire imminente, tous les invités sont impatients que tout cela se termine, ils savent que l’armée Rouge a presque complètement encerclée la ville et que les deux seuls corridors permettant de s’échapper continuent de se rétrécir.

Hitler semble faire traîner la réception parce qu’il sent le dédain et l’impatience de la majorité des invités présents et il veut les empêcher de quitter. Il assure son auditoire qu’après avoir bien réfléchie la nuit dernière, il a pris la décision de rester dans la capitale. Un silence étonné fait place, puis tous l’implorent de quitter Berlin avant que les routes échappatoires ne soient fermées d’ici quelques heures. Hitler est inflexible : « Comment puis-je motiver les troupes à se battre pour Berlin si je m’enfui pour un endroit sûr ? »

Plus tard, dans une salle de conférence, Hitler s’entretient sur la situation militaire stratégique, il ordonne que les unités soviétiques, qui sont maintenant proche du cercle défensif extérieur, soient repoussées avec toute la force possible. Il donne des détails techniques sur le déploiement des troupes, de canons anti-char et de mitrailleuses lourdes. Les officiers militaires écoutent ces instructions en silence, ils savent qu’Hitler divague en déplaçant des troupes et du matériel qui n’existent que dans son imagination. Hitler ajourne la conférence.

Hitler se rend ensuite à l’extérieur où l’attend un petit nombre de combattants des jeunesses hitlériennes qui appartiennent à unité de destruction de chars. Il leur dit des mots d’encouragement et remet des décorations. Marmonnant de toutes ses forces, il parvient à prononcer quelques phrases sur la nécessité de se battre pour Berlin à tous prix. Il conclue en disant d’une voix fatiguée : « Heil euch! ». Personne ne répond, seuls les grondements distants du front, qui est à moins de 30 kilomètres, se font entendre.

Dans le Bunker, une longue lignée de ministres et de chefs de parti attendent Hitler, chacun prononce quelques mots d’adieu embarrassés et obligés. Hitler est profondément déçu et brisé, il accepte ces adieux sans rien dire, tout en permettant à ceux qui l’ont rendu puissant de quitter.

Vers 22h00 Hitler annonce qu’il désire saluer son personnel. Il permet à 2 secrétaires, plusieurs assistants, sténographes ainsi que son médecin personnel, le docteur Morell, de quitter la ville. Au docteur Morell il lui dit que « les médicaments ne sont maintenant plus utile pour lui ». Hitler se retire ensuite dans ses appartements, beaucoup plus tôt que d’habitude. Ceux qui sont restés se joignent à Eva Braun et Martin Bormann pour une petite fête d’après célébration

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