29 avril 2005

30 avril 1945 (J+328)

Sur le front de l’ouest, la 1ère armée française entre en Autriche près du lac Constance, au sud, alors que des unités de la 2ème armée britannique, au nord, avancent vers la côte baltique.

Sur le front de l’est, à Berlin, les Soviétiques atteignent le Reichstag par le nord, d’autres édifices gouvernementaux sont aussi capturés. Au nord, le 2ème front biélorusse avance vers Straslund, Waren et Witteberg. En Tchécoslovaquie, Mor Ostrava est occupé après une longue bataille.

Dans le Bunker, les occupants sont réveillés à 5 heures du matin par un feu nourri d’artillerie. Une heure plus tard Mohnke est convoqué au Bunker. Hitler est en robe de nuit et en pantoufles, il est assis sur la chaise près de son lit, les yeux larmoyants. Il lève la tête calmement et demande combien de temps ils pourront tenir encore. Pas plus que quelques heures, répond Mohnke.

Vers 7 heures Eva Braun sort du Bunker, elle veut voir le soleil une dernière fois. Hitler apparaît aussi dans le haut de l’escalier, mais redescend aussitôt que les bombardements reprennent.

Vers midi se tient la dernière conférence sur la situation. Le général Weidling rapporte que les troupes soviétiques ont lancé un assaut sur le Reichstag et se rapprochent de la chancellerie. Les rapports sur la situation ne proviennent plus des unités de Weidling, il doit s’en remettre aux nouvelles diffusées par les radios étrangères. La ville ne peut plus être défendue, annonce Weidling, peut-être que le Führer devrait essayer de s’échapper pour rejoindre l’armée de Wenck derrière Potsdam. Hitler répond que c’est inutile, « de toute façon, personne n’obéit à mes ordres ». Weidling demande des instructions au cas où les réserves de munitions venaient à manquer, Hitler répond qu’il ne capitulera jamais. Wenck et tous les autres commandants ne doivent pas capituler.

Hitler est le dernier à quitter la salle de conférence, il s’approche d’Otto Günsche et insiste encore une fois que lui, le Führer, ne doit pas tomber entre les mains des Russes mort ou vivant. Il a décidé de mettre fin à ses jours, ainsi que « Fraulein Braun », sa femme. Il veut que son corps soit brûlé et reste introuvable à jamais. Il fait promettre à Günsche de prendre toutes les précautions nécessaires afin de disposer de sa dépouille. Ces arrangements sont si importants pour Hitler qu’il les met par écrit.

Günsche prend immédiatement contact par téléphone avec le chauffeur d’Hitler, Erich Kempka, qui a son bureau dans le garage souterrain près de la chancellerie du Reich. Günsche explique à Kempka qu’il doit trouver autant d’essence que possible, très rapidement; si nécessaire il peut siphonner l’essence des réservoirs des véhicules stationnés. Un peu plus tard, des SS transportent des bidons d’essence dans le Bunker.

Vers 14h00, Hitler prend son dernier repas en compagnie de ses secrétaires et de son diététiste. Contrairement aux attentes, Eva Braun ne s’est pas jointe à eux. Hitler est calme et en contrôle, on dirait un banquet de la mort. Après le repas Hitler se lève de table et dit « C’est le moment, tout est terminé ». Il quitte pour aller s’entretenir avec Goebbels qui met son serment d’honneur de côté et demande à Hitler de quitter Berlin. Mais Hitler répète tous ses vieux arguments et certains de ceux qui proviennent de Goebbels lui-même. Finalement il dit « Docteur, vous connaissez ma décision! ». Hitler lui dit qu’il devrait envisager quitter Berlin avec sa femme et ses enfants. Goebbels refuse et jure qu’il demeurera aux côtés du Führer. Après plusieurs adieux répétés, la femme de Goebbels les rejoint et Hitler accompagne le couple à la porte.

Quelques instants plus tard, Hitler entre dans la salle de conférence avec sa femme à ses côtés. Il porte un uniforme simple avec sa Croix de fer épinglée sur sa poitrine gauche, une décoration qu’il s’est méritée pendant la première guerre mondiale. Hitler fait face à ses plus proches collaborateurs qui se sont mis en ligne pour un adieu officiel. Goebbels, sa femme et Bormann sont au début de la ligne; vient ensuite le général Krebs, Burgdorf et l’ambassadeur Hewel ainsi que l’officier de liaison de la marine, le vice-amiral Hans-Erich Voss. À la fin de la ligne se trouve Rattenhuber, Günsche, Högl, Linge et les secrétaires. Avec sa femme à ses côtés, Hitler serre la main de chacun d’eux à tour de rôle, ne répondant que des phrases formelles. Hitler se retire ensuite avec Eva Braun dans ses appartements privés.

La femme de Goebbels, en larmes, se présente à la porte des appartements privés de Hitler, elle est très en colère et demande à parler au Führer. Günsche parvient à persuader Hitler de rencontrer la femme désespérée, Hitler est visiblement agacé. Elle dit à Hitler que si le pire arrive, elle est décidée à tuer ses enfants et se suicider. Tous les efforts pour l’en dissuader ont été vains, Hitler lui demande de reconsidérer sa décision, elle répond non de manière entêtée. Elle ne laissera pas son mari mourir seul, elle le rejoindra dans la mort et ses enfants doivent mourir également. Goebbels vacille alors que sa femme très agitée parle à Hitler et le presse de quitter Berlin. Mais Hitler refuse d’entendre un mot de plus et s’enferme dans sa chambre.

Un peu plus tard, un coup de feu retenti. L’assistant d’Hitler, Linge, qui est entrain d’avaler des verres de schnaps dans l’antichambre sent aussitôt l’odeur de la poudre. Il sort dans le corridor et dit à Bormann : « C’est fait. »

Les deux hommes, suivi de Günsche, entrent dans la chambre. Hitler est affaissé sur le sofa fleuri, les yeux ouverts et sa tête penchée. Il a un trou de la taille d’une pièce de monnaie sur la tempe droite, d’où s’écoule un filet de sang jusque sur sa joue. Un pistolet Walther 7.65 mm repose sur le sol, une flaque de sang tout près. Le mur derrière est éclaboussé de sang. La femme d’Hitler, portant une robe bleu, est à côté de lui, ses genoux remontés sur sa poitrine, ses lèvres bleutées sont crispées. Son pistolet, qui n’a pas servi, est déposé sur la table devant elle.

Après un moment de contemplation hébétée, Günsche se rend à la salle de conférence et dit en frappant ses talons : « Je dois vous rapporter que le Führer est mort. » Goebbels, Krebs, Burgdorf et les autres, leurs visages sans expression, le suivent jusqu’à la chambre d’Hitler. Linge est déjà entrain d’envelopper le corps dans une couverture. Puis, aidé de Högl, il transporte le corps d’Hitler. Bormann les suit et transporte le corps d’Eva Braun. Les corps sont transportés ainsi à l’extérieur du Bunker, dans le jardin. On parvient à déposer les corps au sol et rapidement les hommes vident le contenu des bidons d’essence sur les corps. Günsche se fabrique une torche de papier qu’il allume et jette sur les corps qui s’enflamme aussitôt. Tous se tiennent alors debout au garde à vous.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

la j'ai trouver de quoi m'informer plus merci